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vingt-trois ans, lorsqu'ils le firent Auguste à Lutecia, qui est une petite ville de l'occident, dans les Gaules. Ils
estiment cet ornement d'un grand prix, mais il ne me paraît pas valoir plus de soixante mines, et je rapporte
deux colliers qui ne m'ont coûté qu'un talent et qui eussent été plus dignes de couronner un Empereur. Mais
chez les Barbares de la Gaule on fut trop heureux de trouver ce collier à substituer au diadème. Je vis aussi
que tous les soldats qui avaient été chrétiens sous Constance et qui avaient renié le Nazaréen portaient un
bracelet de fer, sur lequel un taureau est gravé pour rappeler le baptême sanglant du Taurobole qu'ils ont reçu.
Première lettre 157
Les consultations du docteur Noir ; Stello : première consultation ; Daphné : seconde consultation du docteur Noir
Tous ces hommes dont le visage était grave, la taille haute, les membres robustes, la marche rapide et
infatigable, me parurent des hommes d'un autre âge, et sortis des tombes de la vieille Rome ; il me sembla
voir l'une de ces légions à qui Jules donnait pour délassement la conquête des Gaules entre la construction
d'une ville de guerre et celle d'un port. J'éprouvai pendant tout le passage de ces hommes d'airain ce que l'on
sentirait à Jérusalem à la vue des guerriers ressuscités de Judas Machabée.
Après eux passèrent six cents éléphants, qui portaient les tentes et des vivres pour l'armée dans le désert.
Cent autres éléphants couverts de longues housses de pourpre et couronnés d'algue marine étaient conduits
par de beaux enfants vêtus de lin qui les guidaient de la voix et avec une baguette d'or. Ces animaux devaient
être sacrifiés le lendemain au bord de la mer et, par ordre de l'Empereur, immolés à Neptune.
Cette légion traversa seule la ville, tandis que le reste de l'armée en faisait le tour, et elle ne daigna pas
laisser une garde dans cette cité vaine et tumultueuse d'Antioche dont la force se perd en paroles et en
querelles.
On n'entendait plus le pas des troupes et les clairons perdaient leurs voix dans l'éloignement, que la ville
était encore muette de stupeur et ses rues aussi désertes que si la peste les eût dévastées. Mais peu à peu
quelques portes s'ouvrirent et l'on se hasarda à sortir et marcher d'une maison à l'autre. On se parla des toits et
les rumeurs recommencèrent.
Quelques enfants vinrent avant tous examiner les rues désertes, puis des femmes et, après elles, quelques
esclaves, puis des hommes qui marchaient nonchalamment à l'ombre, vêtus de robes peintes, tenant des fleurs
à la main, et montrant avec un orgueil voluptueux la blancheur de leurs bras et de leurs jambes ornées de
bracelets d'or. Les plus riches Syriens se traînent ainsi quelquefois en public et se font suivre d'une foule de
baladins et d'esclaves à qui ils font exécuter des scènes comiques, en les travestissant très vite et de façon à
montrer un esprit prompt et satirique. Cette fois ils tentèrent de faire rire le peuple d'Antioche aux dépens du
jeune conquérant dont ils avaient peur, et les bouffons arrivèrent au milieu des rues en costume de
sacrificateurs grecs, portant de longues barbes mal démêlées à la façon des Cyniques ; ils récitaient des vers
du Misopogon, mais je remarquai qu'ils se gardaient bien de dire ceux où l'Empereur a répondu avec un
atticisme si fin aux grossières attaques d'Antioche ; d'autres se travestissaient comme les douze Césars sur
qui Julien a fait un poème et se plaignaient qu'ils manquaient de victimes ; des bergers désolés venaient
gémir de ce que leurs troupeaux avaient été égorgés par le souverain sacrificateur ; le peuple se chargeait
avec joie de ces rôles ironiques qu'il joua tout le jour sur les places publiques et jusque dans le cirque. Chaque
mot heureux était accueilli par des rires et des huées, et le dernier acte de ces comédies était toujours le
même. Le bouffon qui représentait Julien demandait une victime à grands cris ; on n'en trouvait plus, tous les
animaux du pays ayant été immolés. Alors s'avançait un grossier porteur de fardeaux, vêtu en centurion et
portant au lieu de l'aigle romaine une oie, que le boucher immolait au milieu des éclats de rire de toute la
multitude. Cette singerie dégoûtante faisait allusion à ce qui était arrivé nouvellement au jeune Empereur. Il
visitait un temple de Cybèle autrefois fort honoré et le trouva tellement délaissé aujourd'hui, que le pauvre
prêtre, ne recevant plus de victimes du peuple, fut forcé d'offrir les animaux domestiques de sa basse-cour. [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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